L'interview
Evidemment, pour mieux comprendre, il faut avoir lu le livre "L'option Télésurveillance" et ça prend plus de temps que de faire une vidéo sur youtube.
En revanche, si vous trouvez que ça va trop vite, il y a l'a- propos à travers les textes de l'interview :
SC
Ce soir, je voudrais vous présentez un très grand écrivain qui s'est interrogé de manière fondamentale à travers ses livres, à nos existences et à notre société.
Et si la télésurveillance généralisée était-elle un danger ou un bienfait pour nos démocraties ?
Et si nos prisons étaient construites à ciel ouvert dans un futur qui deviendrait d'actualité ?
Et si nos institutions en nous garantissant la liberté surveillée, ouvrait ses portes, pour en finir avec la violence ?
Au-delà du simple triller d'espionnage se cache dans l'ouvrage de jed Discount, une réflexion philosophique que nous pose le soi-disant très mégalomane auteur de
"la dimension du discours" de "C'est le nom de du moyen-âge" et du blog : "le bruit de sa complexité".
Bonjour, Jed Discount, Je suis heureux de vous recevoir pour la première fois sur ce plateau.
Alors, votre héros Lionel Gautier, après une enfance et une adolescence compliqué. Comment le décrieriez-vous, lui, et son environnement ?
CS
C'est un être entier, radical, incontrôlable et extrêmement contradictoire qui ne supportera pas le divorce de ses parents et qui va vivre un conflit avec son
beau-père, qui lui, va se contenter de le gérer comme il le peut. Avec sa mère, il entretient un relation très œdipienne qui est incarné comme la beauté
scandinave des opéras Wagnérien.
SC
Alors dites-nous en plus, dès son adolescence, il plonge dans le milieu des sports extrêmes et du monde de la drogue et il va entamer des études d'informatiques ?
CS
C'est l'archétype de l'adolescent qui est dans l'errance, dans les limbes, sans repère et qui a eu 20 ans en 2006, alors que Facebook et twitter viennent
d'apparaitre. La nébuleuse de la réussite à l'américaine dans ses secteurs de l'internet et de l'informatique le fait phantasmer, c'est un des signes des temps
d'aujourd'hui et je n'ai pas eu à l'inventer beaucoup, car depuis des années, on nous berce avec les histoires : d'Apple, de Microsoft ou encore de Facebook avec
des réussites fantasmagoriques mais toutefois sonnantes et trébuchantes.
On nous chante les mythes de la possibilité de changer de vie à travers le gout de l'effort et c'est une interprétation de la réalité à laquelle mon héros est sensible.
SC
Mais finalement son rapport avec les psychiatres et cette maladie qui va le happer et changer pour toujours son regard sur les choses et les gens, dans son
malheur ne cherche-t-il pas l'optimisme de la normalité ?
CS
Oui, tout à fait, et c'est là, la première des prises de conscience du patient. L'être qu'il a en face de lui, le spécialiste, l'expert porte sa blouse comme
l'uniforme du sachant dans lequel, il s'enveloppe, s'enferme pour ne plus voir des individualités mais des êtres statistiques soumis à la théorie et à des
substances chimio thérapeutiques.
Cet esprit de sérieux qui prédomine peut s'opposer au comique et ainsi, lutter de façon majeure. Pour le professionnel de la santé, il faut faire attention
à la tentation du formel scientifique et laisser une place à l'esprit, qui suivant les cas psychiatriques qu'il rencontre ne sont pas égaux dans l'expression
de ses émotions.
Ce truchement de la réalité, ce rapport du sachant vers le patient, lors des entretiens est un véritable parcours du combattant. L'infantilisation du malade
prédomine souvent pour laisser place au principe de précaution surtout dans les établissements publique de santé où la responsabilité pénale est de plus en
plus engager par la société civile, comme par exemple, le dernier jugement de Grenoble.
SC
Dans votre ouvrage, votre personnage à la fin, a dans ce rapport à la criminalité, une version étrangère, mais l'institution lui en fait porter le poids dans
son statut. N'y a-t-il pas un rapport entre l'injonction thérapeutique et ce qu'il va découvrir comme cette invention, cette objet "télésurveillance" ?
CS
C'est le sujet du livre et cette interdépendance s'applique au regard de la loi. La conscience de mon personnage va lui faire faire un parallèle entre cet objet
de télésurveillance généralisée et son statut. L'objet scrutant à terme, chacun de vos faits et gestes au passé, au présent comme au futur et qui peut estimer
votre capacité à commettre un délit ou juste avoir un comportement jugé déviant.
SC
Cette duperie des nations doit-elle être interprété comme un renouveau face à la violence qui ronge nos sociétés, ou doit-elle être perçu comme un danger ou
même notre vote dans l'urne peut être analysé et par la même nous faire rentrer dans un contexte ou la démocratie n'existe plus ?
CS
Cet état de fait suppose que la surveillance généralisée entraine une suppression de plusieurs milliers de poste dans la fonction publique. Des emplois de
policier, de juge, de gardien de prison seront balayés par la technologie et l'intelligence artificielle. C'est inexorable et c'est un cas de figure que
doivent prendre en ligne de compte, les gens qui nous gouverne. On va, ainsi vers une société de la responsabilité qui sera plus sûr et plus humaine et qui
limitera les conflits. Mais le garant de notre liberté reste la constitution sur laquelle, s’articulent nos institutions et il y faut veiller plus que tout.
SC
Avec une foi dans la légitimité de sa personnalité, votre personnage s'arrange avec l'autorité qui elle -même joue un jeu de dupe avec l'opinion, est-ce que
les instruments de la communication ne sont-ils pas les parents pauvres de l'organisation du pouvoir ?
CS
Si bien sûr, mais ça ne date pas d'hier, c'est pourquoi la télévision a une place prépondérante dans toute cette histoire.
SC
Et bien merci, Jed Discount d'avoir répondu à toutes mes questions et nous nous retrouvons la semaine prochaine pour un nouveau numéro de l'Illustre
Bibliothèque où je recevrais Nigel Citrus pour son livre "Tout là-bas c'est une île" Bonne nuit et à bientôt.