LA TELEVISION: L'INTOXICATION OU LA RAISON
Juillet 2017 / Mars 2023
Vers vingt-deux heures dans la france d'hier soir, du samedi soir donc, sur la Télévision Numérique Terrestre, l'on pouvait découvrir deux programmes de télévision similaires diffusés à la même heure. Il était question de "Chroniques Criminelles" et "D'affaire non élucidée".
Ces émissions reprennent comme leur nom l'indique des faits divers qui effrayent ou rassurent, c'est selon. Car, quand les sentiments reviennent à la surface ou tout à la fois, l'on entend, assourdissant comme toujours, le flot des réminiscences mémorielles parasites qui ramènent le téléspectateur vers son identification au récit présenté à l'écran. L'originalité du programme "Faites entrer l'accusé" reposant sur la compréhension mécanique et régalienne de l'état, était plus intéressante et plus instructive sur les institutions de l'état. L'on y comprenait, un peu plus, les fonctionnements de la police, de la justice et vous plongeait dans le sombre univers carcéral, terrible et implacable. Sans toutefois, sombrer dans tous les détails de l'horlogerie de l'état s'emboitant avec tous ses acteurs humains, le réalisme froid donnait à tous les acteurs, un rôle humain qui se refletait dans la chronologique histoire qui défilait ainsi. Pourtant, rien de tout ça dans les deux émissions cités plus hauts, l'on se borne aux faits et l'on fait monter le suspense jusqu'à l'horreur. Toujours cruel, incontournable et presque obscène, ces deux exemples bruts, "Chroniques Criminelles" et "Affaire non élucidée" avec ce genre d'émissions, seul le recul et le taux de conscience de notre cher ami le client/téléspectateur, apportent une justification, sa propre justice en rejouant le crime, l'enquète et la condamnation. Dans ces séquences soit, elles effrayent, parce que vous êtes trop sensible, soit, elles effrayent, parce que vous vous mettez dans la situation de la victime. C'est très proche du compassionnel, mais toutefois avec la petite notion de l'impuissance, avec en tête "et si j'avais fait ça, au bon moment, ça ne serait pas arrivé" et là nous sommes déjà dans le sentiment de la culpabilité, si pesante dans notre civilisation.
Cette représentation du réel dans une affaire judiciaire qui est présentée à la télévision renforce l'idée que l'on peut faire sa justice soi-même, comme si l'on refaisait le match, devant sa télévision avec son plateau télé. Cela renforce également le climat d'insécurité et le sentiment de la réalité à travers une société anxiogène et dangereuse à l'extérieur de son intérieur. Si toutefois, je n'ai pas encore ma statue dans les gares ferroviaires, à l'heure actuelle, nous ne sommes pas, encore dans une immersion totale du récit et de son détail dans une réalité virtuelle augmentée.
Même, si c'est un genre qui va finir par être exploité par la réalité augmentée, le judiciaire avec une immersion dans la reproduction des faits, ce n'est pas vraiment le type de programme de télévision qui se veut impactant et choquant que je voudrai voir dans une société responsable et apaisé. Au nom de la liberté d'expression, l'état et ses institutions ne peut pas laisser faire n'importe quoi; Toutefois, les affaires judiciaires et leur valeur à titre d'exemple à ne pas reproduire doivent reposer sur la responsabilité et sur l'éveil de la conscience de façon plus précoce. Nous ne pouvons, donc, pas envisager de tomber dans la perspective d'un échec par le simple exemple. Car, si vous êtes un enfant de la république, vivant dans une démocratie épanouie et lumineuse, c'est une impasse de vivre un chemin linéaire et de sortir des rails de la bienséance familiale et de l'état protecteur et républicain.
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