COMMENT PRODUIRE UN DISQUE
La filière du disque et ses acteurs
Le champ de la création
Le champ de l’interprétation
- L’artiste interprète
- Le musicien
La scène
- Le manager
- L’agent artistique
- Le producteur de spectacle
- Le tourneur
- Le promoteur
Le champ de la diffusion
- Les détaillants
- Les médias
La consommation
Les contrats du disque
Les contrats spécifiques sont de trois types : le contrat d’artiste, le contrat de licence et le
contrat de distribution. Ils définissent les relations professionnelles ou commerciales du producteur.
Le contrat d’artiste
Il porte sur :
- La durée
- Le nombre d’enregistrements
- Les royalties
- L’exclusivité
Le contrat de licence
C’est un contrat par lequel le producteur autorise une maison de disques à exploiter le master dont
il est propriétaire.
Le contrat de distribution
Il porte sur :
- La durée (2 à 5 ans)
- Le nombre d’enregistrement
- Les territoires de distribution
- Les conditions de distribution
- Le pourcentage qui revient au producteur
- Les avances de trésorerie éventuelles
4 cas de figure possibles :
1) Le producteur signe un contrat d’artiste et il assure jusqu’à la distribution du disque
2) Le producteur signe un contrat de licence avec une maison de disques qui distribuera le disque
3) Le producteur signe un contrat de licence avec un label qui n’est pas distributeur et qui est
lui-même en distribution avec une Major ou un distributeur indépendant
4) Le producteur passe un contrat de distribution et livre les produits finis à une Major ou un
distributeur indépendant
La Fabrication
Les processus techniques
Vinyl
Il comporte les étapes de :
- La gravure (transfert bande vers « flans de gravure »)
- Le pressage (De la matrice (master) gravure des microsillons)
Disque compact
Il comporte les étapes de :
- Prémastering (numérisation du son)
- Mastering (inscription numérique sur le glass master)
- Réalisation de la matrice (transfert du glass master vers une plaque de nickel)
- Le pressage (moulage du CD par injection de polycarbonate entre la matrice et une surface plane
- La métallisation (Le CD est recouvert sous vide d’une fine couche d’aluminium
- Le vernissage (vernis transparent qui protège l’aluminium)
- Le séchage ( du CD par rayons ultraviolets avant impression de l’étiquette, (impression sérigraphique ou tampographique)
Les mentions obligatoires sont sur le support:
- Le fac-similé du sigle des sociétés d’auteurs
- Le nom de l’artiste ou du groupe
- Les titres des œuvres reproduites
- Le nom du compositeur, de l’auteur, de l’adaptateur du texte et/ou de la musique et de l’éditeur
- La mention : « Tous droits du producteur phonographique et du propriétaire de l’œuvre enregistrée réservés. Sauf autorisation, la duplication, la location, le prêt, l’utilisation de ce disque pour exécution publique et radiodiffusion sont interdits ».
Pourtant, le plus souvent les mentions utiles sont :
- Le nom de l’artiste ou du groupe
- Le titre de l’œuvre
- L’année de production et d’édition
- Les logos des producteurs, labels ou distributeurs
- Les standards (mono, stéréo pour les vinyls, AAD, ADD, ou DDD pour le CD.
Les mentions obligatoires sont sur la jaquette ou le livret sont :
- Le nom du producteur
- Le nom du producteur artistique
- Le nom des coproducteurs (si existant)
- Le lieu de l’enregistrement et du mixage (studio)
- Le nom des musiciens
Coûts, marges et seuil de rentabilité
Les coûts de revient
Le prix de gros
La marge du détaillant
L’évolution du prix du disque
Appréciations des seuils de rentabilités
Les coûts de revient comprennent par postes :
- Enregistrement
- Fabrication
- Droits
- Royautés d’artistes
- Publicité
- Frais généraux
- Distribution
Le schéma est le suivant :
Le Prix de Gros Hors Taxes : PGHT
Prix facturé du distributeur aux points de ventes ou aux grossistes
La marge du détaillant :
Le distributeur achète à PGHT et vend au point de vente PGHT
Le point de vente achète au PGHT et y ajoute sa marge
soit environ 40%
Le consommateur achète à PGHT + 40% + TVA
Estimation des marges du producteur
Estimation des marges du producteur en euros |
Enregistrement : | 3,00 |
Royautés : | 3,00 |
Soit production : | 6,00 |
Publicité / Promotion : | 2,00 |
Fabrication : | 2,00 |
SDRM : | 1,00 |
Frais généraux : | 1,00 |
Soit exploitation : | 6,00 |
Distribution : | 4,00 |
Prix de Gros HT : | 18,00 |
Détaillant : | 4,50 |
TVA : 18.6% | 3,81 |
Prix Détail TTC : | 24,31 |
Il existe plusieurs cas :
1) Production / Distribution
Le disque est géré de A à Z par une seule et même structure
2) Licence / Distribution
Le producteur négocie un contrat de licence avec une major ou un éditeur distributeur indépendant
3) Licence avec label en distribution
Le producteur négocie une licence avec un label lequel ne dispose pas d’une distribution autonome mais la négocie à son tour avec un distributeur
4) Distribution simple
Le producteur garde le contrôle de l’exploitation et se contente de négocier une simple distribution
Appréciations des seuils de rentabilités
Budget production x 10
_________________
77.50
Le chiffre 10 étant la fraction que représente le budget enregistrement dans le coût total (10% soit 1/10e) le résultat indique le nombre d’exemplaires vendue à atteindre pour équilibrer les comptes. A l’inverse on pourrait évaluer le budget production selon l’équation :
Potentiel de ventes pressenti x 77.50
_____________________________
10
Selon ce principe, l’équilibre des comptes et les seuils de rentabilité sont de :
Budget de production en euros | Nombre d’exemplaires |
4 290 | 3.870 |
7 150 | 6.450 |
11 430 | 10.330 |
14 860 | 12.900 |
21 430 | 19.360 |
28 750 | 25.800 |
42 860 | 38.700 |
71 430 | 64.150 |
10 000 | 90.320 |
14 860 | 129.030 |
Dans le cas d’un développement d’artiste à long terme par une structure ayant les moyens d’investissement suffisants (majors par exemple) les professionnelles considèrent la règle suivante :
- Perte financière sur le premier album
- Equilibre sur le second album
- Rentabilité sur le troisième album
Rappelons que nous ne parlons ici que de la rentabilité du producteur. Celle de l’éditeur s’exprime différemment, par la part qu’il perçoit sur les droits d’auteur, lesquels s’appliquent également à toutes les exploitations de l’œuvre en dehors des ventes de disque (scène, diffusion radio, clips, audiovisuel, etc.). Lorsque le producteur est également éditeur des titres qui composent son enregistrement il augmente ainsi son potentiel de rentabilité