Définition
Le skateboard ou la planche à roulettes, est composée d'un plateau sous
lequel sont fixés deux essieux permettant de maintenir sur chacun d'eux
deux roues avec roulements à billes. Elle peut servir à se déplacer en
roulant sur ses quatre roues, mais surtout à réaliser certaines figures
(tricks), en environnement urbain ou dans des parcs spécialisés, les
skateparks. Le pratiquant de ces disciplines est dénommé « skateur ».
Historique
Les premiers skateboards s'appelaient les "patinettes" et étaient en fait les trottinettes
de fortune de la fin des années 1930. Les enfants pauvres n'ayant pas les moyens de se payer
une trottinette, récupéraient un vieux patin, le sciaient et clouaient les deux morceaux
ainsi faits sur un chevron. Avec un cageot et un tasseau ils faisaient le guidon. Par la
suite, ils se débarrassèrent du guidon, celui ci ayant une fonction se limitant à l'appui
et non à la direction comme sur les vraies trottinettes, la direction étant assuré par le
système des essieux de patin. Dans le film Retour vers le futur on trouve un clin d'œil
à l'histoire du skateboard lorsque le héros est pourchassé dans les années 1950, on le
voit arracher le guidon d'une de ces patinettes de fortune pour la transformer en Skateboard.
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La première période
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Les années 80
Préhistoire
Le « roll-surf » apparaît à la fin des années 1950 en Californie. Les premiers skateboards industriels
sont vendus sous la marque Humco en 1956. Très vite le skateboard sera surnommé
« sidewalk surfboard » ou « roll-surf », littéralement « planche à surfer les trottoirs », et deviendra
de plus en plus populaire. Dans le film de Billy Wilder sorti en 1966 et tourné en 1965 The Fortune
Cookie, une scène montre des enfants roulant sur des skateboards. En France, le magazine pour enfant
Le Journal de Tintin tire un article sur le roll'surf en mai 1966, montrant des figures inspirées du
surf, de la gymnastique et de l'athlétisme (saut en hauteur). Au Québec, toujours en 1966, Claude Jutra
réalise Rouli-roulant, un court-métrage sur la passion de jeunes montréalais pour ce sport et la loi
qui en interdit la pratique dans les rues.
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Stacy Peralta en 1977
La première compétition date de 1963. À cette même date, les premiers skates font leur apparition en
Europe et en France notamment, où la première compétition se tient en 1965. Arnaud de Rosnay
s'illustre à l'occasion des éditions du championnat de France 1965, 1966 et 1967. Jusqu'en 1973,
toutefois, le skate peine à se développer. Une innovation change la donne : les Californiens Frank
Nasworthy et Bob Bahn mettent au point la roue en uréthane ; le skate moderne est né. Le succès est
immédiat et le phénomène devient mondial dès 1974 avec la vente de plusieurs millions de planches :
15 millions de skates vendus en 1975 aux États-Unis. Les premiers skateparks voient le jour, tandis
qu'une presse spécialisée émerge. En France, la discipline est reconnue comme sport par le Ministère
en 1974. 27 skateparks sont créés en France entre 1974 et 1978.
La discipline s'effondre au début des années 1980. L'innovation, facteur très important, est plus
que jamais à l'ordre du jour. Des stars tels que Natas Kaupas (inventeur du Wall ride) ou Mark
Gonzales voient très loin : les mains courantes, les rails, etc. Ils poussent leurs boards dans une
nouvelle direction, plus folle. La pratique reste essentiellement urbaine, mais cette fois les
skateurs utilisent au maximum la configuration de la ville. Si cette époque fait l'apanage de
l'utilisation des rails, la nouvelle génération de la fin des années 1980 montre également son
niveau sur des gaps : des sauts d'espaces, de marches.
Parallèlement, la pratique sur des rampes a de plus en plus de succès, devenant très vite à la mode.
Apparaissent Mike Carroll, Colin McKay, Salman Agah, des skateurs aujourd'hui moins médiatisés
que des skateurs comme Tony Hawk, Rodney Mullen, mais toujours en activité.
Entre 1992 et 1995, le skate met l'accent sur la technique, abandonnant quelque peu le côté esthétique.
Cette époque verra l'émergence de centaines de nouveaux tricks : des flips, se créent et s'améliorent,
Salman Agah invente le switch (le fait de pratiquer avec la jambe opposée à celle d'appel, à l'envers
en quelque sorte).
Rodney Mullen est principalement, avec Natas Kaupas, celui à l'origine du skate moderne et a inventé
une vingtaine de figures dont le kickflip et le heelflip.
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Tony Hawk en plein Aerials
Evolution
L'apparence du skateboard a elle aussi évolué. Celui-ci présente dorénavant des roues minuscules et
des planches dites « allumettes ». D'un autre côté, peut-être dans une recherche implicite d'unité,
les skateurs commencent à adopter un style propre, plus ou moins inspiré de la mode des surfeurs. Cette
époque est appelée « big pants, small wheels » (« grands pantalons, petites roues »).
Après ces quelques années passées à parfaire leurs tricks (figures), les skateurs — imitant des stars
comme Pépé Martinez— reviennent à leurs premières amours, s'emparant plus que jamais de la rue. Une
nouvelle fois, les gros gaps et les handrails sont mis à l'honneur, couplés cette fois-ci à la toute
nouvelle technique.
Si la rampe, très à la mode dans les années 1980, semble se marginaliser au début des années 1990,
celle-ci voit finalement se dessiner un ciel radieux. C'est l'époque, de Danny Way (considéré par
certains comme le « plus grand ramprider de l'Histoire » ou encore le « maître de la vert' »), mais
aussi de Rune Glifberg, Bucky Lasek, Tony Hawk, John Cardiel, Tony Trujillo.
L'année 1998 verra le début du festival Jamie Thomas — du nom de son créateur, un skateur qui créa
également les marques Zero Skateboards, et Fallen Shoes - toujours en vogue aujourd'hui. Il fut
connu et médiatisé grâce à la vidéo Welcome to Hell de la marque Toy Machine.
À partir de cette époque, et aujourd'hui encore, plusieurs styles différents se sont dégagés : skateurs
« techniques », « fonceurs », etc. Aujourd'hui, la question qui se pose est de savoir ce qui compte
le plus dans la discipline : le style ou la performance ? Cette question est encore moins évidente
qu'il n'y paraît. En effet, si certains considèrent la pratique technique comme peu esthétique,
d'autres au contraire ne peuvent concevoir technique et style séparément. Heureusement, aujourd'hui,
cette question est plus source de diversification que de discorde.
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Street Style
Sport ou art
Le skateboard est-il un sport ou un art ? La question se pose dès que l'on désire aborder le style et la
philosophie de la discipline. Un sport est une discipline mettant l'accent sur la performance, tandis
qu'un art vise à atteindre un idéal esthétique, par une technique, un style propre. En tant qu'art, le
skateboard se rapprocherait de la danse, en ce que la recherche de beauté se fait à travers le mouvement.
Les systèmes d'évaluation des skateurs lors des compétitions montrent l'ambivalence de la discipline.
Ainsi, à l'issue de son run (passage, prestation), le skateboarder sera jugé non seulement sur la
technique et la performance, mais aussi sur la créativité et le style (l'esthétisme). Limité en temps,
un run peut être comparé à un programme de patinage artistique, avec toutefois des règles moins strictes
et l'absence de dichotomie entre programme libre et programme imposé.
La plupart des adeptes de skate ne considèrent pas leur discipline comme un sport à part entière. Deux
voies différentes, mais néanmoins complémentaires se dessinent donc.Le skateboard est un sport à 100 % —
tous les aspects de la discipline n'étant pas quantifiable en termes de performance — la pratique de
la discipline comme objet esthétique visuel (en photographie notamment) se répand.
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Hand plant
Le style « skateur »
La récupération par les médias de l'image de la planche à roulettes et la profusion des marques de
skate (Black label, Enjoi, Blind,DVS, World Industries, Element, Chocolate, éS,Lakai,Supra, etnies,
Jart, Flip, toy machine, Girl, Globe, Independent, Matix, Osiris, Spitfire, Venture, Vinkel, Volcom,
WESC, circle, Cliché, Emerica, Blend Matoël, Baker Skateboard, Anti Hero, Vans, Bones, Altamont Apparel,
Carhartt, DC,BoardBreaker, DGK, popular skateshop, Darkstar, Trauma, S3 , Alien Workshop, et tant
d'autres) a également fait du « style skateur » une mode à part entière. En effet, les habitudes
stylistiques des adeptes, issues des cultures populaires californienne et urbaine américaine, se voient
reproduites par une multitude de jeunes, la plupart n'étant même pas intéressés par la pratique du
skate. Cette nouvelle génération est vue d'un drôle d'œil par certains « véritables » skateurs, qui
les qualifient alors de « poseurs ». Ce style s'étant développé en mode, l'attirail vestimentaire
des skateurs coûte cher, ce qui mène quelquefois à des situations où seuls les « poseurs » portent
réellement des habits de skate, tandis que les pratiquants n'en voient pas forcément l'intérêt. Mais
il ne faut pas voir là-derrière une imitation désœuvrée ou une reproduction ridicule. La récupération
de cette mode est une façon de montrer son adhésion à une philosophie, plus encore qu'à une discipline
en soi. L'esprit du skateboard a donc beaucoup inspiré la nouvelle génération, devenant un phénomène
de société, et une référence parmi les jeunes.
Concrètement, et depuis l'an 2000/01, le style « skateur » est caractérisé par des vêtements amples ou
des vêtements serrés. La préférence est ainsi donnée aux t-shirts longs et aux pantalons « baggy »
(pantalons larges descendant sous les fesses et laissant apparaître le caleçon), style que l'on
qualifiera de « Big pants, small wheels » (littéralement grands pantalons, et petites roues) ou aux
pantalons « slim » avec des chaussures fines et des T-shirt serré. Les chaussures de skate, quant à
elles, sont très particulières. Conçues pour tenir au mieux sur un skateboard et s'abîmer le moins
possible, elles sont grosses et munies de lacets épais. Toutefois, les marques de chaussures de skate
font aujourd'hui des modèles plus discrets ou plus classiques, symptomatiques de l'adoption du style
« skateur » par des gens ne pratiquant pas.
L'amalgame est souvent fait et on regroupe alors tous les styles underground sous l'appellation « skateur ».
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La référence dans les années 80 : Trasher Magazine
La musique
La culture musicale qui se trouve derrière le skateboard est le résultat d'une longue évolution, et est
ainsi très diversifiée. Les styles de musique varient, vers Los Angeles on écoutera les chanteurs de
rap de la côte Ouest (dit « West Coast »), alors qu'à New York on écoutera la musique de la côte Est
(dit « East Coast »).
Issu du surf, discipline à la culture profondément rock 'n' roll, le skateboard s'est ensuite développé
dans la rue. Il n'y a pas de généralité absolue à faire. Le hip-hop est récupéré pour son appartenance
à la street culture américaine, tandis que le rock rappelle l'euphorie des débuts. Néanmoins il semblerait
que la plupart des skaters écoutent du rock. Mais il faut également noter que certains skateurs, pouvant
être qualifiés de roots écoutent des genres musicaux différents, tels que le reggae, le dub ou encore le
ska. Une autre branche des skaters écoute du metal. Il semblerait toutefois que les deux styles de musiques
les plus ecoutés par les skateurs sont du Rap (hip-hop,rap US,...) ou du Rock (Rock'n'roll,Metal,Hard Rock,...)
Les Skateurs écoutant du rap se caractériseraient en s'habillant avec des jeans baggie, et la plupart
aimeraient skater du street (les manuals, curbs, flips parfois très techniques...) Tandis que ceux écoutant
du rock feraient plutôt du street du genre hammer (Gros gaps, handrails...) et les plus âgés d'entre eux,
écoutant en général du Rock'n'Roll, pratiqueraient de la vert (les débuts du skate) comme du bowl (qui
était autrefois des piscines californiennes) et de la rampe. Ceci étant tout de même qu'une image (les skateurs
pratiquent ce qu'ils aiment, un skateur qui écoute du rap peut aimer du hammer et vice-versa). La musique
(dans les vidéos) a souvent une influence sur les jeunes skaters, qui parfois découvrent et s'ouvrent vers
un nouveau genre musical. La musique de chaque part (section de vidéo), étroitement liée à l'image du skateur
et de la marque, influencent certains jeunes qui se mettent à s'habiller comme le skateur qu'ils aiment bien
et à écouter le même style de musique. Dans les vidéos on peut souvent voir que le skateur enchaîne ses
tricks dans les temps. Lorsque le skateur fera un gap ou un trick au ralenti quand il replaquera, il le
fera en même temps que la musique. Cela vient aussi des montages vidéos qui sont faits.
Un style de musique apparenté au punk californien, le Skatecore, a pris un nom rappelant le skate.
Lors de compétitions ou sessions, dites AM (amateur) ou Pro (professionnel), il y aura toujours la présence
de musique. La musique donne un rythme aux runs des skateurs, ils s'en inspirent et font preuve d'imagination.
Tout combiné, le skateur, sa planche et la musique donne un résultat qui sera noté par les jurys. C'est
pourquoi la musique joue un rôle assez important pour les runs des skateurs.
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Inconnu dans une piscine en frontside grind