Europe 1, la radio
- Pays : France
- Siège social : Paris
- Propriétaire : Lagardère News
- Financement : Lagardère News
contrôlé à 100 % par Lagardère SCA
- Slogan : « Le Pouvoir de l'écoute »
- Langue : Français
- Statut : Généraliste nationale privée
- Site web : europe1.fr
- Création : 1er janvier 1955
Europe 1, anciennement Europe no 1, est une station de radio généraliste de catégorie E créée le 1er janvier 1955 par Charles Michelson et Louis Merlin. Depuis 1974, la radio appartient au groupe Lagardère dont Vivendi (détenu par Vincent Bolloré) est devenu le premier actionnaire en juillet 2020.
Historiquement située rue François-Ier, dans le 8e arrondissement de Paris, la station diffuse ses programmes depuis novembre 2018 à partir de la rue des Cévennes, dans le 15e arrondissement de Paris.
Depuis 2010, Europe 1 fait face à de mauvais résultats d'audience chroniques. Elle renouvelle fréquemment ses équipes et réorganise souvent sa grille de programmes. En 2021, le rapprochement avec le groupe Vivendi a créé une situation conflictuelle au sein de la rédaction et de son personnel. On assiste notamment à un mouvement de grève de six jours, inédit jusque là pour la station.
Historique
1939 - 1952 : les origines, un investisseur
L'origine de la station remonte à l'immédiat après-guerre en 1945, lorsque le financier Charles Michelson veut poursuivre ses investissements dans le secteur de la communication. Bénéficiaire en 1939 d'une concession pour exploiter une radio à Tanger, alors zone internationale, Michelson rachète la petite Radio Tanger pour en faire Radio Impérial, voix de la France pour son empire colonial. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Michelson doit céder cette radio au gouvernement de Vichy.
En 1945, le gouvernement français instaure un monopole d'État de la radiodiffusion et de la télévision à travers la Radiodiffusion française. L'auditeur peut cependant écouter trois stations de radio privées à l'étranger, Radio Andorre, RMC et Radio-Luxembourg. Michelson, en dédommagement de Radio Tanger, veut obtenir Radio Andorre mais l'opération, qui déchaîne les passions du monde journalistique et politique, n'aboutit pas. Il obtient alors en compensation 98 millions de francs, ainsi que, pour une durée de cinq ans, la fréquence en ondes courtes de Radio Monte-Carlo, majoritairement détenue par la Sofirad et de fait par l'État français. Mais ces ondes courtes ne bénéficient d'aucune écoute de masse. Aussi Michelson réussit à transformer, le 22 octobre 1949, cette concession en une option pour l'exploitation financière de la chaîne de télévision Télé Monte-Carlo, dans la principauté, grâce à une décision du ministre concerné sur le départ, François Mitterrand. Il crée à cette fin la société de droit monégasque Image et Son, avec l'appui de la Société monégasque de banques et de métaux précieux.
Localisation de la Sarre en violet (la RFA est en bleu, la RDA est en rouge et Berlin-Ouest en jaune).
Poursuivant ses investissements, Michelson prépare en secret le lancement de Télé-Sarre et de la radio périphérique Europe No 1. En 1952, le monopole de la télévision et de la radiodiffusion dans le protectorat français de la Sarre, indépendant de la République fédérale d'Allemagne (RFA), est attribué à M. Michelson et à sa société. En contrepartie de la création d'une chaîne de télévision germanophone régionale baptisée Télé-Saar, il obtient des autorités sarroises la concession d'un émetteur de forte puissance pour une « périphérique », échappant au monopole français de la radiodiffusion. Il regroupe ses radios et télévisions dans la holding Image et Son. Pour la diffusion, un émetteur est construit en Sarre, près de Sarrelouis, sur le plateau du Felsberg qui, d'après des études des techniciens du IIIe Reich faites à la demande d'Hitler, serait le meilleur endroit pour couvrir toute la France.
1952 - 1955 : origine du nom, premières équipes, premières émissions
Pour concevoir les programmes de la nouvelle station périphérique, Michelson recrute Louis Merlin, artisan du succès de Radio Luxembourg.
Il embauche également Pierre Sabbagh, le créateur du journal télévisé français, pour diriger la rédaction et Pierre Delanoë pour diriger les programmes de la station qui privilégient alors la musique pop. Europe no 1 s'installe au 26 bis rue François Ier à Paris, dans les anciens studios de Voice of America.
La station prend le nom d'Europe no 1 sur une idée de Louis Merlin, ainsi que celui-ci l'indique dans ses Mémoires : "On m'a souvent demandé comment et pourquoi j'avais choisi ce nom. Les causes en sont multiples et simples. Lorsqu'à la fin de 1953 je rêvai à un avenir nouveau et à la possibilité de créer une station nouvelle (que je croyais alors devoir être de télévision), je pensais qu'il fallait adopter un nom différent des autres, qui tournaient tous autour de Radio ou Télé-quelque-chose. De plus, cette station idéale devait être dans mon esprit le premier poste "européen". Enfin, cela ne me déplaisait pas d'annoncer qu'il serait "No 1". Les expressions "le premier", "le meilleur", "le plus grand", etc., portent toujours sur le public."
Pour attirer de nouveaux annonceurs publicitaires, Louis Merlin pense que la station doit séduire une « foule indécise et indéfinie qui souhaite autre chose que la facilité populaire de Radio Luxembourg (RTL) et la pompe de la RTF » et décide que la station doit prendre le contre-pied de Radio Luxembourg sur les aspects suivants :
- attitudes des speakers ;
- impression sonore de la publicité ;
- place de l'information ;
- attitude des journalistes dans les bulletins d'information ;
- importance donnée à la thématique sociale ;
- le direct dans les journaux d'information ;
style des passages musicaux
La première émission, expérimentale, a lieu le 1er janvier 1955 à 6 h 30 et commence par "Bonjour l'Europe !" dit par Micheline Francey, on y diffuse une chanson de Gilbert Bécaud, mais elle doit s'interrompre 30 minutes plus tard car elle perturbe d'autres émetteurs, notamment le radiophare de l'aéroport de Genève. Durant les jours suivants, Europe no 1 change plusieurs fois de fréquence, brouillant l'émission d'autres stations européennes qui protestent. Ainsi, le 8 janvier, Radio Luxembourg est parasitée et bien qu'elle-même ne bénéficie alors d'aucune autorisation officielle, entend protester vigoureusement. Ces difficultés font connaître la station auprès du grand public grâce aux journaux qui y consacrent de nombreux articles. Quasi inaudible et sans ressources, la station fait appel au soutien financier de ses auditeurs qui en huit jours, la sauvent de la disparition en lui faisant parvenir 19 millions de Francs par la poste.
Il faut attendre le 3 avril 1955 pour que la station Europe no 1, reprenne l'ancienne fréquence de Radio Paris, proche de celle (185 kHz) du Deutschlandsender de la R.D.A. orientée vers l'est13, en se fixant sur 1 647 m grandes ondes (182 kHz) depuis un émetteur de 400 kW situé sur le plateau du Felsberg, près de Sarrelouis (Saarlouis) en Sarre alors sous protectorat, ce qui lui donne la liberté de disposer à son gré de l'attribution de fréquences de radio-télévision.
Les premiers animateurs de la station sont Roger Duquesne, Robert Marcy, Guy Vial, Jean-François Mansart, Maurice Gardett et Anne-Marie, Eric Lipmann, Roméo Carles et Maurice Biraud.
Les informations sont confiées à Maurice Siégel, ancien rédacteur en chef de Paris-Presse l'Intransigeant (patron Pierre Lazareff) assisté de Jean Gorini. De futures stars comme Jacques Paoli, André Arnaud, Albert Ducrocq ou Michel Anfrol y feront leurs débuts.
Pierre Laforêt, journaliste et producteur, dirige un "Think Tank" où travaillent des créatifs comme Jacques Chancel, Pierre Bouteiller, Michel Anfrol, Pierre Bellemare, Jacques Antoine ou Eric Lipmann.
Parmi les programmes qui contribuent à la notoriété d'Europe no 1 dès 1955, figure l'émission « La question » consacrée à la torture en Algérie, un sujet refusé par les stations et chaînes publiques. La situation de l'émetteur en Sarre lui garantissant une certaine indépendance pour parler de cette actualité taboue, à l'instar de sa concurrente directe Radio Luxembourg.
Dès 1956, Pierre Bellemare et Jacques Antoine amorcent une idée qui va devenir l'émission légendaire "Vous êtes formidables!". La première émission sera consacrée au sauvetage de l'association "Jeunesses Musicales de France" qui retrouvera un équilibre financier grâce aux dons des auditeurs. Juste après, l'opération "Cœurs d'Enfants" permettra de récolter, en 24 heures, avec ses amis Raymond Savignac, Eugène Schueller, Claude Chapeau et Robert Charles Sainson, un fonds suffisant pour créer un hôpital spécialisé dans les maladies cardiaques infantiles.
1955 - 1959 : reprise en main par l'État
En septembre 1955, Sylvain Floirat est appelé par le gouvernement français pour reprendre la société Europe no 1, dont le sort incertain consécutif aux premières difficultés de la station, déclenche la polémique à l'Assemblée nationale. Michelson cède l'entreprise qu'il a créée à la future Sofirad, pour une somme estimée comme considérable pour l'époque, soit 245 millions de francs. L'État en devint propriétaire au mois de juillet 1956. La régie publicitaire Régie no 1 est créée en 1960. Toutefois en 1962, après le succès remporté par la station, Michelson tente de renégocier cet accord auprès des tribunaux, en vain. La polémique qui s'ensuit atteint le sommet des États français et monégasque. La presse relate alors ces péripéties dont un article des quotidiens Le Monde daté du 27 janvier 1962 et Le Figaro, le jour suivant.
En 1959, les difficultés financières de la station entraînent un retrait d'actionnaires. L'État en profite pour prendre le contrôle d'une partie du capital (35, 76 %) de la société par l'intermédiaire de la SOFIRAD.
1959 - 1974 : nouveautés journalistiques, modernité
La naissance de la station coïncide avec l'apparition de trois inventions qui engendrent une influence significative sur son style : le nagra (magnétophone portable procurant une plus grande souplesse d'intervention et d'autonomie aux reporters), le transistor qui favorise l'écoute individuelle de la radio en déplacement notamment, celle des jeunes ainsi que le disque microsillon lequel permet de substantielles économies pour la rediffusion d'œuvres musicales en grande qualité.
Maurice Siegel modifie sensiblement le style des journaux parlés, permettant à Europe no 1 d'acquérir une certaine réputation dans le domaine de l'information. Il crée les premiers flash infos, met fin aux speakers, les journalistes venant eux-mêmes présenter leurs papiers. Il fait également évoluer les journaux parlés de l'information pure vers les magazines et développe la pratique du radio-reportage.
Parmi les premières émissions à succès d'Europe no 1, on compte « Pour ceux qui aiment le jazz » et le « café de l'Europe » (1955), « Signé Furax » et « Vous êtes formidables » (1956), ou encore « Salut les copains » et « La Coupe des reporters » (1959).
Lors des événements de Mai 68, le journaliste Julien Besançon assure pour la station la couverture en direct des affrontements parisiens entre étudiants et forces de l’ordre et des premières nuits de barricades au Quartier latin. D'autres reporters de la station sont également sur le terrain : Fernand Choisel, Gilles Schneider, François Jouffa. Europe no 1, alors surnommée par certains « Radio Barricades », est accusée par les autorités de donner une version trop favorable aux manifestants des événements de mai 68. Le ministre de l'Intérieur, estimant que les reportages en direct des radios périphériques (dont Europe no 1) créent un danger pour l'ordre public, interdit l'usage des voitures émettrices durant plusieurs jours. Sur ordre de Matignon, le ministre de l'Intérieur fait également couper les fréquences des stations périphériques pour contrer la diffusion en direct des manifestations. Plusieurs journalistes jugés trop engagés sont licenciés l'année suivante, à l'instar des antennes radio et télévision du service public.
En 1974, le nouveau président de la République Valéry Giscard d'Estaing et son Premier ministre Jacques Chirac, accusant la radio de « persifler », poussent le directeur Maurice Siegel et plusieurs autres dirigeants à la démission.
1974 - 1986 : ère de l'information, concurrence de la FM, privatisation
En 1974, Jean-Luc Lagardère reprend donc en main la société, assisté d'Étienne Mougeotte, directeur d'antenne. À partir de 1976, la radio parvient en tête des audiences, devant RTL puis France Inter. Durant ces années 1970, Europe No 1 est alors la grande station de l'information, avec ses flashes et ses journaux présentés par André Arnaud (Europe Midi et Europe Soir), ses signatures journalistiques (Jean-Claude Dassier, Guillaume Durand, Olivier de Rincquesen, Jean-François Kahn, Jean-Pierre Joulin…), et ses correspondants ou envoyés spéciaux (François Ponchelet, Alexandre Fronty, Patrick Meney) présents sur tous les points chauds du monde.
Après l'élection de François Mitterrand en 1981, Étienne Mougeotte est amené à démissionner. La gauche met en place la nouvelle direction et s'immisce dans les choix éditoriaux de la radio, à l'instar du pouvoir précédent. Les radios privées désormais autorisées sur la bande FM ponctionnent une partie de l'audience d'Europe 1 qui amorce alors son déclin. Philippe Gildas prend la tête de la direction de l'antenne. Sont créés le Top 50 et de nouvelles émissions insolentes, comme « Radio Libre à… » animée par François Jouffa et Viviane Blassel, parmi lesquelles le rendez-vous animé par Coluche. Toutefois, l'ensemble des radios généralistes voient fondre leur audience face aux radios FM et face aux émissions télévisées de plus en plus efficaces.
Le 30 mars 1983, Europe no 1 change officiellement de nom et devient Europe 1 (même si le nom Europe 1 est utilisé à l'antenne depuis la fin des années 1960).
Le 3 avril 1986, la SOFIRAD vend à Jean-Luc Lagardère et à sa société Hachette sa participation de 34,9 % dans Europe 1. La radio est ainsi complètement privatisée.
1987 - 1996 : chute de l'audience
La station connaît un fort déclin lors de la saison 1994-1995. D'après les mesures de Médiamétrie, Europe 1 passe sous la barre des 10 % d'audience entre avril et juin 1995, passant derrière France-Info. La station parvient à remonter à 10,1 % entre novembre et décembre 1995 , mais recule à 9,5 % au premier trimestre 1996.
1996 - 2010 : recentrage sur l'information
Sous fond de crise, Jérôme Bellay, le créateur de France Info, devient directeur général de l'antenne en juillet 1996. Sous sa houlette, la station met en place un format « News et Talk » et réduit considérablement les émissions musicales (notamment Vinyl Fraise par François Jouffa, le Top de Marc Toesca et Les classiques d'Europe 1 par Philip de la Croix) de divertissement et de jeux (Gérard Holtz, Jean Roucas, Pascal Brunner, François Jouffa et Arthur sont remerciés). La nouvelle programmation alterne tranches d'information et interactivité avec les auditeurs. Par ailleurs, le célèbre carillon marquant les heures de la station est changé et la diffusion se fait désormais en voie monaurale.
En novembre-décembre 2000, la station, au meilleur de sa forme, est écoutée par 5,5 millions de personnes.
En juin 2004, Europe 1 compte 192 fréquences à travers la France.
Le 8 avril 2005, Arnaud Lagardère, président-directeur général de Lagardère Active, pôle audiovisuel de Lagardère SCA, nomme Jean-Pierre Elkabbach directeur général de l'antenne d'Europe 1, en remplacement de Jérôme Bellay, et administrateur de Lagardère Active Broadcast. La rentrée 2005-2006 est marquée par un nouveau logo, un nouveau slogan (« Parlons-nous! ») et un nouvel habillage sonore, qui s'accompagne d'une légère modification du fameux carillon, emblème de la station.
Le 18 juin 2008, Alexandre Bompard, directeur des sports de Canal+ depuis 2005, devient président de la station, et de sa filiale Sport, à la place de Jean Pierre Elkabbach. Ce dernier, qui conserve son interview quotidienne ainsi que son interview dominicale sur Europe 1, prend la tête de Lagardère News, le nouveau pôle de coordination des médias de Lagardère SCA. Alexandre Bompard modifie considérablement l'équipe et la grille des programmes. Il renforce le sport à l'antenne avec notamment des émissions sportives de 15 h à 23 h chaque week-end. Pour diriger les sports, il compte sur Thierry Clopeau, assisté de Laurent Jaoui, tous deux venus de France Télévisions.
La station gagne des auditeurs et dépasse dès novembre 2008 le cap des 5 millions d'auditeurs chaque jour selon Médiamétrie.
2009 - 2016 : des mutations en permanence
La rentrée 2009 marque un changement de position pour la radio, qui renoue avec une grille plus généraliste. Pour accompagner cette évolution, un nouveau slogan est adopté : « Bien entendu ». En mars 2010, Alexandre Delpérier est mis à pied pour avoir présenté une conférence de presse de Raymond Domenech et de Thierry Henry comme un entretien exclusif, et démissionne quelques jours plus tard.
La rentrée 2010 se caractérise par un recentrage sur l'information.
En janvier 2011, après le départ d'Alexandre Bompard fin 2010 et l'annonce d'audiences décevantes avec une perte de 500 000 auditeurs en un an, Nicolas Demorand et Marc-Olivier Fogiel annoncent tour à tour qu'ils quittent la station. Denis Olivennes est alors le directeur général d'Europe 1. À la rentrée de septembre 2011, l'animateur de la matinale est remplacé, cette matinale est restructurée, les soirées sont remaniées.
Pour la rentrée 2013, avec la première grille sous la direction de Fabien Namias, la station tente une communication originale avec une campagne de publicité s'inspirant des affiches électorales en prévision des élections municipales de 2014. Le slogan s'adapte en conséquence et devient « Europe 1 réveille les Français ».
À la suite du départ de Laurent Ruquier pour RTL en 2014, Europe 1 connaît à nouveau de grands mouvements sur sa programmation pour la saison 2014-2015.
Le 4 février 2015, Europe 1 fête son anniversaire et ses 60 ans d'existence en faisant venir à l'antenne toutes les grandes voix qui ont fait les riches heures de la station.
2016 - 2020 : état d'urgence face à la concurrence
Mis en cause simultanément dans deux affaires de mœurs, Jean-Marc Morandini est mis en retrait par la direction d'Europe 1. Cyril Hanouna, dont l'émission Les Pieds dans le plat n'est pas parvenu à surmonter les mauvaises audiences après le départ de Laurent Ruquier, quitte également la station. Alessandra Sublet lui succède.
Le 2 janvier 2017, Fabien Namias est remplacé par Richard Lenormand à la direction générale d'Europe 1. En même temps, Jean-Pierre Elkabbach quitte Europe 1. En juin 2017, c'est l'ex directeur adjoint du Parisien, Donat Vidal Revel, qui est nommé à la direction de l'information.
Le sondage Médiamétrie pour la période novembre-décembre 2016 indique qu'Europe 1 est dépassée par Franceinfo et égalée par RMC en terme d'audience cumulée. Une motion de défiance contre la direction, rebaptisée « motion d'état d'urgence », est votée à l'unanimité par le personnel d'Europe 1. Le 20 avril 2017, Arnaud Lagardère prend la présidence d'Europe 1 à la place de Denis Olivennes, recrutant Frédéric Schlesinger le 25 avril. Le 2 mai 2017, Frédéric Schlesinger devient vice-président du pôle FM de Lagardère, regroupant les stations Europe 1, Virgin Radio et RFM. Le 21 juillet 2017, la presse révèle la nouvelle organisation interne autour d'Europe 1, voulue par Frédéric Schlesinger : Emmanuel Perreau est installé comme directeur délégué d'Europe 1, aux programmes et à l'antenne, Nathalie André disparaissant du nouvel organigramme, Jean Béghin, autre débauché de Radio France, est nommé adjoint du pôle radio de Lagardère Active, Donat Vidal est nommé directeur délégué à l'information, et Bérengère Bonte est nommée directrice adjointe de la rédaction d'Europe 1. L'arrivée de Patrick Cohen en provenance de France Inter qui succède à Thomas Sotto à la matinale renommée Europe Matin constitue l'un des principaux transferts de présentateurs en 2017. Il devient par ailleurs directeur délégué de la station.
Lors de la saison suivante, Europe 1 signe la plus mauvaise rentrée de toute son histoire, soit depuis sa création en 1955, et se retrouve derrière RTL, France Inter, France Info et RMC. Début 2018, la chute de l'audience se poursuit avec une perte de 810 000 auditeurs en un an, le point noir étant selon Le Figaro la matinale de Patrick Cohen qui fait fuir les auditeurs les plus conservateurs et n'aurait pas attiré ceux de France Inter. Un peu plus d'un an après l'arrivée de Frédéric Schlesinger et la mise en place de son organisation autour de lui, il est remplacé, le 22 mai 2018, par le nouveau vice-président Laurent Guimier, Guy Birenbaum devenant son conseiller.
La chute d'audience se poursuit pendant la saison 2018 - 2019. En janvier 2019, la station enregistre sa treizième baisse consécutive enregistrée par la station malgré l'optimisme de Laurent Guimier. D'autre part, le 18 février 2019, le tribunal des prud'hommes reconnaît le licenciement sans cause réelle et sérieuse de l'ex-directeur de l'information d'Europe 1, Fabien Namias, et condamne Europe 1 à lui verser 411 500 euros. Le 17 avril 2019, les chiffres publiés par Médiamétrie sont accablants pour Europe 1. En parallèle, une contestation de plus en plus importante émane de la part des employés de la radio qui préparent une motion de défiance à l'encontre d'Arnaud Lagardère. Le 18 avril, cette motion de défiance contre Arnaud Lagardère, PDG d'Europe 1, est adoptée lors d'une assemblée générale des salariés. Le 10 mai 2019, Arnaud Lagardère tient à rassurer les salariés d'Europe 1. « On ne vendra pas Europe 1 », assure-t-il avant d'indiquer qu'il compte rencontrer les salariés afin de les rassurer sur ses intentions de relancer la radio. Le 9 mai, les salariés adressent une nouvelle lettre ouverte à Arnaud Lagardère pour dénoncer « l'absence criante de stratégie » dans un contexte de dégringolade des audiences.
Début juillet 2019, le départ de Laurent Guimier est annoncé. Il est remplacé par Constance Benqué. Sur la vague avril-juin 2019, Europe 1 n'est plus écoutée que par 2,7 millions de Français, ayant encore perdu en un an près d'un million d'auditeurs. Le 10 septembre 2019, Arnaud Lagardère est présent lors de la conférence de rentrée d'Europe 1. Pour la première fois depuis son arrivée en 2003, le propriétaire de la radio participe à cette conférence où il a réaffirmé son intention de ne pas vendre Europe 1 mais au contraire de poursuivre sa tentative de redressement.
Le 31 décembre 2019, la station coupe son émetteur historique ondes longues après 64 ans d'émission, pour des raisons économiques.
Depuis 2020 : poursuite du déclin d'audience et rapprochement avec le groupe Vivendi
Le 23 juillet 2020, Europe 1 signe à nouveau sa plus faible performance historique à 2,43 millions d'auditeurs, se retrouvant battue par France Inter, RTL, NRJ, France Info, RMC, Skyrock, France Bleu et Nostalgie. Or, depuis ce mois de juillet 2020, le groupe Vivendi, détenu par Vincent Bolloré est devenu le premier actionnaire du groupe Lagardère, propriétaire d'Europe 1. Il pousse alors en faveur d'une orientation éditoriale plus à droite de la station.
La possible nomination de Louis de Raguenel, jusque là directeur de la rubrique Défense et International du journal Valeurs actuelles et ancien cadre de l'UMP, à la tête du service politique de la station suscite de fortes réactions parmi le personnel. En septembre 2020, après de vives protestations de la part des journalistes de la radio, Louis de Raguenel n'est finalement pas nommé à la tête du service politique mais à un poste d'adjoint du service politique, et il participera aux conférences de rédaction.
Europe 1 ajuste de nombreuses fois sa grille de programmes durant les premiers mois de la saison.
Au mois d'avril 2021, la direction d'Europe 1 annonce l'ouverture prochaine d'une rupture conventionnelle collective portant sur une quarantaine de postes, notamment à la direction de la rédaction et à la direction des technologies.
En juin, « sur fond de rapprochement avec la chaîne d’informations CNews » de Vincent Bolloré, 70 % de la rédaction se déclare en grève à la suite des difficultés rencontrées par Victor Dhollande, un journaliste qui a été mis à pied après un accrochage avec une directrice des relations humaines qui a enregistré une réunion. Les salariés dénoncent le management très agressif de la radio et les menaces de Vincent Bolloré. Pendant ce temps, plusieurs animateurs et journalistes ont annoncé leur départ, parmi eux: Patrick Cohen, Julie Leclerc, Laurent Cabrol, Nicolas Canteloup, Julien Pearce, Bertrand Chameroy, Eva Roque, Jimmy Mohammed, Émilie Mazoyer, Wendy Bouchard et Julian Bugier (à cause de son arrivée au 13 h de France 2). Enfin, Emmanuel Duteil, le chef du service économie-social quitte la station le 1er février 2022.
Le quotidien Libération relève que le directeur de l'information d'Europe 1, Vidal Revel, n'a pas tellement de tolérance pour les idées de gauche et a donné pour consigne de diffuser le moins possible de paroles de syndicalistes lors des mouvements sociaux.
Les données d'audience continuent de s'effondrer : la station comptabilise 2,3 millions d’auditeurs en 2021, en baisse de 448 000 en un an, contre 6,9 millions, en augmentation, pour France Inter.
La grille 2021-2022 est caractérisée par l'arrivée de nouvelles voix à l'antenne : l'ancien journaliste de Radio Classique et chroniqueur de CNews, Dimitri Pavlenko, est nommé aux commandes de la matinale. Dans le même temps, d'anciens visages de la station tels que Romain Desarbres et Laurence Ferrari, journalistes de la chaîne CNews, présentent les tranches d'info de la mi-journée et du soir.
En octobre 2022, le journaliste politique Victor Chabert, qui était chargé de la couverture du RN et de Reconquête! pendant l'élection présidentielle de 2022 pour Europe 1, est recruté par le RN comme responsable des relations presse.
Identité de la station
Le siège social historique d'
Europe 1 était situé au 26 bis, rue François-Ier dans le 8e arrondissement de Paris jusqu'en 2018.
Le 24 novembre 2018, le siège social est transféré près du quai André-Citroën (rue des Cévennes), dans le 15e arrondissement, dans l'ancien siège de Canal+. Se sont installés au même endroit Paris Match, Le Journal du Dimanche, RFM et Virgin Radio.
Capital
Historiquement, à la suite du désengagement du groupe Lagardère de ses activités médias, la branche Lagardère Active est scindée en cinq pôles en 2020, le pôle news regroupant les radios Europe 1, Virgin Radio (France), RFM et les deux titres de presse Le Journal du dimanche et Paris Match. Cette nouvelle entité Lagardère News reste contrôlée à 100 % par Lagardère SCA.
La société Europe 1 Télécompagnie édite et diffuse les programmes d'Europe 1 en étant détenue à 100 % par le groupe Lagardère.
Dans le cadre de l'OPA de Vivendi sur le groupe Lagardère, un projet de société commandite est à l'étude pour regrouper les 3 radios du groupe(Europe 1/Europe 2/RFM) afin de garantir leur indépendance vis à vis du nouvel actionnaire Vivendi SE. Ce changement est soumis à l'accord de l'ARCOM.
Studios
Europe 1 dispose de cinq studios dit « antenne », désignés par le nom de personnalités ayant marqué la station. Il y a précisément deux studios principaux : le studio « Jean-Luc Lagardère » et le studio « Coluche », et deux studios publics : le studio « Louis Merlin » et le studio « Pierre Bellemare ».
Le studio Merlin et le studio Bellemare sont devenus des studios de télévision, ce dernier est utilisé par les émissions "Punchline" et le "Grand rendez-vous" diffusées en simultanées sur Cnews et sur
Europe 1.
En effet, depuis le décès de Pierre Bellemare, grande figure de la station, la direction a décidé de baptiser son grand studio public (jusqu'à présent appelé "Espace") du nom de cette grande voix. L'inauguration de ce studio s'est déroulée le 20 décembre 2018 pendant la matinale de Nikos Aliagas en présence de son fils, Pierre Dhostel et de Franck Riester, alors ministre de la Culture. Ce studio comprend un auditorium d'une centaine de places destiné à accueillir des émissions en public.
Il existe enfin un studio de secours, servant aussi aux enregistrements des podcasts inédits : le studio « Maurice Siegel ».