Le 25/01/2023, par christophe simoni

Sans vraiment être en colère, je voudrai quand même évoquer un soupçon de vie parisienne et professionnel qui s'est déroulé pendant les années 1990. C'est facile pour certain d'être constant avec un effort soutenu et régulier, comme des enfants de la chance qui n'ont pas connu les trances du shoot ou du shit et dans ces métiers de l'internet et de l'audiovisuel vous avez vite fait la possibilité de rencontrer des teigneux véhéments et qui par leur nature se sentent obliger de scier votre branche et souvent si ce n'est pas les uns, ce sont les autres.

Après avoir effectué deux ans dans mon école d'audiovisuel en ayant déjà à prendre des médicaments. En juin 1989, j'avais trouvé grâce à franck s. un travail d'assistant pendant deux semaines sur un tournage de court-métrage d'entreprise. La société réalisatrice du film pour laquelle, je devais travailler était dirigée par Stéphane a. C'était à l'époque, une sorte d'agence qui pouvait répondre à tous les besoins de la communication, selon ce qu'il affirmait et le client avait toujours raison. Franck s. avait servit d'intermédiaire entre le client et la société de Stéphane a. et mon salaire, je l'ai négocié et j'ai obtenu, à ma demande, juste en contre-partie de suivre une formation dans un atelier de création d'images de synthèse en trois dimensions (3d). Un atelier sous la houlette de la mairie de Paris. Le cout assez faible était pris en charge par l'entreprise de Stéphane a. ça l'arrangeait car pour sa trésorerie, pas de charges sociales à payer, juste une facture pour l'atelier. C'était une formation courte donc peu couteuse, égal au cout de mon travail intensif pendant deux semaines sur le tournage. Les seules erreurs que l'on pouvaient m'attribuer, ce devait de n'avoir pas su faire démarrer un véhicule fonctionnant au diesel et de ne pas supporter d'avoir à dormir moins de six heures en pleine période de travail non-stop même avec la meilleure des volontés.

Le film et la formation terminés, c'est à l'heure du déjeuné dans les locaux de l'entreprise que Stéphane a., va m'expliquer son parcours professionnel. Après ses études, il avait fait sa carrière dans la banque Edmond de Rothshild, puis, il avait crée son entreprise. Après cette conversation, il me dira la phrase suivante "Toi, tu n'auras pas un centime !" de façon ferme et définitive. J'ai encaissé dubitatif sans rien ajouter et je n'ai pas compris, tout de suite, la dimension de cette sentence qui tombait comme le couperet de la guillotine sur la nuque d'un condamné. A la suite de ça, je ne travaillerai plus jamais pour son entreprise. Faute de travail rémunéré, dans cette situation, il faut savoir s'adapter et ce n'est pas toujours facile. Tout au long des années 1990, j'ai surtout appris grâce à mon travail personnel sur mon pc mais pas toujours dans les entreprises du secteur et parisienne. Toutefois, le modèle defendu par Stéphane a. et cette mise à distance par le biais économique et l'isolement, de facto, est néfaste pour le tissus social et sa cohésion. N'empèche qu'heureusement mon statut d'handicapé m'a permis de vivre pendant 35 ans avec l'aide et le soutien de mes parents avec le toit, le couvert et le linge. Et depuis avril 1989, sans obtenir la faveur, ni la ferveur des marchés des métiers des secteurs de l'internet et de l'audiovisuel, je suis toujours-là. Déjà ciblé avant même d'avoir appréhendé le monde du travail des métiers du numérique, j'étais très vite sur une voie de garage par toujours les mêmes. Mon problème à l'époque était la consommation de stupéfiant de type cannabis et personne ne m'a fait de cadeaux, ce fut l'excuse, le prétexte et j'étais jugé comme l'imprudent, le fautif. Fumer, ce n'est pas ce que j'ai fait de mieux dans ma vie, mais il ne faudrait pas quand même en faire une montagne... Je ne suis qu'un exemple parmi d'autres en étant bien conscient que beaucoup en Europe ont pu vivre une histoire aussi semblable que néfaste, le tout étant de savoir prendre de la distance avec cette rituelle habitude. Pour autant, actuellement, je suis un rescapé et j'ai pensé au suicide, mais je ne le ferai pas.

25 ans plus tard, j'avais besoin d'un élément additionnel sur mon pc pour capturer de la vidéo. Franck s. avait mis de la distance entre Stéphane a. et lui. Stéphane a. avait diversifié ses activités, vraisemblablement dans le matériel audiovisuel. J'ai trouvé sur internet à l'achat, une clef vidéo usb avec un logiciel. Sans doute était-ce un mouchard qui permettait à la meute d'espionner les entrailles électroniques de mon engin PC. L'image H264 était bonne et de qualité, le son de la basse, excellent. Mais je me demande comment je vais pouvoir faire valoir mes droits si je n'ai pas tout mes trimestres pour la retraite ? Faire des heures suplémentaires, à partir de 62 ans en devenant jockey ou palfrenié à Touques, tout en regardant les hélicoptéres s'écraser ?
CS-25/01/2024