En 1985, j'ai rencontré François Branchon, j'avais 18 ans, il devait en avoir 15 de plus, mais peu farouche quand cela n'engage en rien, je le trouvais, plutôt sympa. A l'époque, j'avais réussi à trouver une place de coursier dans une petite entreprise et motorisé avec un scooter, je me déplacais dans Paris, facilement. Il travaillait dans une grande maison de disques, après avoir été disquaire en province. IL avait sous sa responsabilité des artistes et des labels musicaux. Evidemment, sa situation a suscité beaucoup de question chez moi face à la culture musicale qui l'habitait encore à l'époque. Le lien étroit que j'avais toujours entretenu et une curiosité constante avec la musique, reposaient sur quelques années d'écoutes assidues. Les questions étaient nombreuses, le témoignage intéressant. A cela s'ajoutait, les volutes de complésances, en l'occurence, "le cannabis", produit néfaste pour la santé. Un jour, il m'a fait découvrir chez lui, un ordinateur; Ce que l'on avait l'habitude d'appeller "de loisir". De marque Amiga, l'ordinateur, en question, lui avait permit de reproduire le logo des "lettrines" du groupe américain des années soixantes: "The Doors". Je suis resté perplexe en ne soupçonnant pas, les limites de la création que pouvait produire une telle machine. Il s'est bien gardé d'ailleurs d'en préciser les ressources multimédias déjà importantes de ce type de produit si tôt, déjà fabriqué. Il est important de souligner qu'à cet instant, je sentais que je ne devais pas sortir du schéma du "graphiste" celui du "dessinateur zélé", le "gribouille au destin numérique". Sans perspective, autre, qu'incarner le condamné à sa condition de Gribouille en chef en passant, par la même occasion pour l'abrutis du village planétaire, avec un emploi un peu "sulbalterne" alors que nous étions en 1986 et d'internet, la seule littérature qui pouvait y être consacré était encore une réalité abstraite mais déjà envisagé par les gourous de la sillycon valley sur la côte Ouest Californienne des USA. Evidemment dans mon entourage, ni Laurent Faugeras ayant fait dans son parcours lycéen, quelques années d'études informatiques, ni Pierre Haddad, dont le père faisait le négoce très rémunérateur de matériel informatique venant des USA et qui a suivit un cursus d'ingénieur, après son Bac. Personne n'abordait, avec moi, de tel paysage économique voué à un essort colossal. En tout cas, j'avais beau, encore partager un gout certain pour la consommation de chanvre indien; les uns et les autres (Pierre, Laurent, François) s'organisaient pour toujours, savoir me faire partager, la consommation de cannabis et par là même, d'y pourvoir, s'il en fut, besoin. Je ne vous cache pas que les mêmes, se gardaient bien d'évoquer, le phénomène informatique et ses nombreux secteurs prèt à être déffrichés, voire tondus, c'est beau les amis...Je saurais m'en souvenir.